Aménagement de marges de recul avant

L'Afrique connaît actuellement un processus d'urbanisation qui la distingue en tant que continent connaissant la croissance urbaine la plus rapide. Ce rythme effréné d'urbanisation contraste avec l'image préconçue d'un continent majoritairement rural. La complexité profonde des villes africaines remet en question les conceptions traditionnelles de l'urbanité (Förster & Ammann, 2018).

Situées entre anarchie et créativité, les villes africaines semblent défier l'applicabilité des modèles occidentaux classiques, tels que des trottoirs bien dégagés et des espaces avant réservés au stationnement. Dans un contexte où le revenu des ménages est principalement constitué d'activités commerciales le long des voies de circulation, l'organisation de l'espace urbain nécessite de transcender ces modèles académiques et de baser les politiques d'aménagement sur les réalités vécues par les citadins eux-mêmes.

La question centrale qui émerge est la suivante : « Comment intégrer les pratiques traditionnelles dans les politiques d'aménagement des marges de recul avant? » Afin de répondre à cette interrogation, notre projet s'est focalisé sur la ville de Foumban au Cameroun, un lieu stratégique nous permettant d'explorer trois atmosphères distinctes. Notre approche repose sur la proposition d'aménagements qui prennent en considération les habitudes des populations, englobant des aspects tels que la vente à l'étalage le long des rues et avenues, les arrêts de taxis, la collecte des déchets, le stationnement des motos-taxis, les espaces de recul en zone résidentielle, ainsi que les parkings en zone administrative et les espaces verts de repos. Cette approche vise à ancrer les politiques d'aménagement dans la réalité quotidienne des citoyens afin de favoriser une urbanisation plus inclusive et durable.